Premier album de l’harmoniciste, Somewhere On The Edge Of Time est l’instant qui s’écoule entre le désir et la décision. Une fraction de silence entre deux moments, séparant une vie présente déjà oubliée et l’autre en devenir. Le battement d’ailes d’un papillon lorsqu’il change de trajectoire. C’est une balade sur la tranche du temps qui sépare « l’avant » de « l’après ». L’infini présent contenu dans chaque pulsation.
Somewhere On The Edge Of Time est surtout le résultat d’une obsession jazzistique. Celle d’un jeu décomplexé, loin des poncifs de l’instrument, où seule compte la musicalité, et la recherche qui y mène.
9 compositions jalonnent cet album initiatique, co-écrites pour la plupart avec le guitariste Nicolas Espinasse.
9 compositions aux multiples accents, qui résument bien l’univers musical de l’harmoniciste : un héritage classique certain (This & There, Someday Is A Lonely Day), dont le swing évolue dans un développement mélodique plus contemporain (Brodur & I, Nadia’s Nights), un hommage groovy aux maîtres Miles Davis (A Few Miles Away) et Muddy Waters (Nabish’ Moy, le grand classique de Blues ici réinventé) , et l’exploration d’une fusion moderne, relevée et dynamique (17, Somewhere On The Edge Of Time, Red Eye 813).
Un album aux multiples facettes, enjoué et enthousiaste, dans lequel l’artiste laisse parfois se dilater un soupçon de mélancolie, vite absorbé par l’énergie d’une équipe d’exception.