Le Trio, composé du pianiste Philippe Coromp, du contrebassiste Eric Surménian et du batteur Jean-Claude «Ticok» Proserpine, vient de graver son premier disque.
Parmi les compositions de ce recueil, certaines sont d’un abord immédiat et déclenchent instantanément l’enthousiasme et d’autres, plus intimistes, se laissent découvrir plus doucement comme s’il fallait amadouer leur pudeur. Un batteur mélodiste des multiples couleurs de ses caisses et de ses cymbales, formé à l’école des rythmes tropicaux de La Réunion. Un contrebassiste, émule du grand Scott La Faro, mais fasciné à bonne distance par Charlie Mingus, où le mélodiste le dispute au rythmicien.Tous deux font montre d’une complicité, voire d’une symbiose encore renforcée par la présence du pianiste. Celui-ci n’est pas un de ces phénomènes aux mains pleines de doigts, qui semblent toujours regretter qu’il n’y ait pas une quatre-vingt neuvième touche planquée dans leur instrument. Ne lui font défaut pourtant aucuns moyens techniques, mais il possède par surcroît ces qualités rares et précieuses, Monkiennes pour ainsi dire : la modestie et l’écoute